Les Productions – VENDEE STUDIO MOBILE
Méthodes destinées aux groupes qui souhaitent tourner…
Bien sûr, il n’y a pas de technique ultime et même l’utilisation de ces démarches ne vous garantira pas le succès. Quoi qu’il en soit, l’originalité et la qualité restent des garants de réussite, ces méthodes ne compenseront donc pas vos éventuelles lacunes artistiques et techniques…
Avant toute chose, je scinderai les groupes en deux catégorie (j’exclus d’emblée la musique classique, dont les règles différent) :
— Les groupes ou artistes de variété (chansons, variété, musiques du monde, ethniques et jazz)
— Les groupes de Musiques Actuelles (rock, rap, r’n’b, musiques électroniques, reggae, etc.)
Partons du principe que le groupe ou l’artiste a un répertoire prêt, mais qu’il débute.
La première étape consiste à se créer un répertoire des différentes structures (bars, cafés-concerts, théâtres, salles des fêtes ou de spectacle, service culturel, scènes conventionnées, scènes nationales, SMAC [scènes de musiques actuelles], zénith, palais des sports, festival, mais aussi communauté de communes, conseil général et régional, etc.).
Le plus simple est de commencer par un répertoire local et régional. Pour cela, il faut se procurer des annuaires — l’officiel de la musique, le guide du show-business : ça peut être un bon début, toutefois ce ne sont pas les annuaires les plus pertinents pour ce genre d’informations.
Il faut savoir qu’il existe environ 5000 à 6000 salles et 2000 à 3000 festivals en France et que l’officiel n’en recense même pas le vingtième — des journaux spécialisés — La Scène par exemple ou la lettre du spectacle (disponible uniquement sur abonnement), que je conseille à tous, car excellent support d’informations — des journaux généralistes — exemple : Télérama tous les étés propose un hors série « festivals en France » — des listes sur Internet. Si vous voulez investir un peu d’argent, vous pouvez aussi passer par des agences ou boîtes de productions qui parfois vendent leur fichier. Il y a bien sûr beaucoup d’autres sources.
Qui contacter ? VENDEE STUDIO MOBILE
Afin d’économiser votre temps et éventuellement votre argent, renseignez-vous sur les styles privilégiés de vos interlocuteurs potentiels : si vous faites du rock, inutile bien entendu de démarcher les structures ou festivals classiques.
J’exclus d’emblée les bars-cafés-concerts car les méthodes que je vais décrire ne s’y appliquent pas. J’exclus également les Zénith et autres grosses salles qu’on appelle communément des « garages », c’est à dire qui ne font pas de programmation, mais sont disponibles à la location pour des productions.
Les groupes ou artistes dits « de variétés » VENDEE STUDIO MOBILE
Les premières parties
Contrairement à ce que la majeure partie des groupes pensent, les premières parties ne viennent pas forcément des producteurs eux-mêmes. Cela arrive, mais ce sont en général des groupes ou artistes qui viennent déjà d’autres productions (exemple : Bumcello chez Astérios fait les premières parties de M qui est chez Olympic Tour). Il est rare qu’une production décide de faire une première partie avec un groupe qu’il ne connaît pas et qui a envoyé son CD pour écoute chez eux.
En revanche, ce sont très souvent les organisateurs/programmateurs des salles qui proposent aux productions une première partie très souvent d’un groupe local ou régional. Par exemple, Linda Lemay est programmée au Grand Théâtre de Limoges. Le programmateur du grand théâtre de Limoges (enfin dans ce cas-là, la programmatrice) souhaiterait une première partie, elle appelle la production de Linda Lemay en leur disant qu’elle a un groupe très bien local et régional pour faire une première partie. À ce point-là, il y a négociation et discussion entre les deux parties et très souvent le producteur donne son accord.
Il est donc vital de se mettre en relation avec les programmateurs ou directeurs de salles.
Dans le meilleur des cas, si la soirée se passe bien avec la première partie et qu’il y a une bonne entente entre l’artiste « tête d’affiche » et le groupe en première partie, il sera plus facile ensuite de démarcher la production pour leur demander de faire toutes les premières parties de cet artiste. Il arrive même parfois que ça se passe tellement bien que l’artiste « tête d’affiche » mette un peu la pression sur sa prod » pour avoir ce groupe pour ses premières parties. D’autant qu’en utilisant cette formule de première partie + concert, les programmateurs bénéficient d’avantages fiscaux sur la TVA notamment…
Ne négligez pas les contacts avec les producteurs locaux ! VENDEE STUDIO MOBILE
Nombre de salles ou services culturels délèguent la programmation de leur saison culturelle à des producteurs locaux (Ginger par exemple dans le 80 ou ALO [Alain Leroux Organisation] en Franche-Comté et Lorraine). Dans ce cas-là, branchez-vous directement avec eux pour les premières parties. Pour savoir si c’est un producteur local qui programme une salle, il suffit de passer un coup de salle à la salle ou à la mairie au service culturel…
Les présentations de saisons. VENDEE STUDIO MOBILE
Chaque Service culturel, Théâtre, Scènes Nationales et Conventionnées etc. font des présentations de saison c’est-à-dire qu’en septembre ou octobre (ou ça peut arriver en juin aussi) elles invitent leurs abonnés à découvrir tous les spectacles de la saison (les programmations sont souvent faites par saison ou par trimestre, mais nous y reviendrons plus tard…). Il y a au cours de cette soirée un ou plusieurs spectacles prévus, et très souvent une partie est réservée à un groupe local ou régional. Donc si vous êtes bien branchés toujours avec le programmateur ou le directeur ils pourront vous appeler pour ce genre de concert aussi.
Les infos et démarches pour tourner. VENDEE STUDIO MOBILE
Avant toutes choses, il faut savoir que la programmation se fait souvent par saison. Il faut commencer à démarcher à partir de décembre 2014 jusqu’à avril-mai 2015 (dernière limite, car certains programmateurs sont souvent en retard, mais l’idéal est mars 2015) pour des concerts programmés de septembre 2015 à mai-juin 2016.
Pour les festivals d’été (qui débutent en mai et se prolongent jusqu’à la fin août) il faut commencer à démarcher très tôt, jusqu’à décembre 2014 maximum.
Bien sûr, il y a beaucoup de petits lieux qui fonctionnent par trimestre (par exemple, ils travaillent en octobre 2014 pour une programmation en janvier-février-mars 2015, et ainsi de suite). Ceci étant dit, passons à la suite.
La documentation. VENDEE STUDIO MOBILE
Il faut bien sûr avoir du matériel. Qu’est ce qu’un programmateur demande ? Un CD, voire un DVD (de plus en plus souvent demandé) ou une VHS, un dossier de présentation et un dossier de presse, une fiche technique et bien sûr les conditions financières.
Le plus dur à obtenir, mais aussi l’un des éléments les plus importants, est le dossier de presse. Pour se le constituer, demandez à toutes les salles où vous êtes passés de vous envoyer une copie d’extraits de presse parue dans le journal local ou régional (régional, c’est mieux !) du lendemain (ou de la semaine) suivant votre concert. Au pire, achetez-le ! Il faut savoir que les concerts sont en général « suivis » par un journaliste régional. Exception faite des présentations de saison (voir le post précédent) qui sont considérées comme soirées privées, c’est aussi le cas des premières parties : même s’il y a cinq lignes sur vous, vous pouvez toujours l’insérer dans votre dossier, ça peut le faire. Renouvelez l’opération pour chaque concert et au fur et à mesure, votre dossier va s’étoffer et devenir intéressant, vous pourrez aussi vous servir des critiques sur des tracts, annonces, affiches, etc. (dans le cadre d’une auto-prod, mais c’est une autre histoire…).
Concernant le CD, un conseil : évitez les supports pourris et mal enregistrés, qui risquent plus de vous desservir qu’autre chose.
Concernant le DVD ou la VHS : si vous n’en avez pas, ce n’est pas grave, mais ils deviennent des éléments très demandés. Si vous en avez une de mauvaise qualité, ne l’envoyez surtout pas, ça vous desservirait plus qu’autre chose.
Et surtout, ne négligez pas la fiche technique, ce sont des éléments primordiaux pour que les techniciens des salles fassent leur implantation et que les balances se passent bien, dans les temps, et surtout pour que vous ayez un bon son (même si vous avez vos propres techniciens).
Les techniques pour faire venir les diffuseurs/programmateurs et « pros »
À chaque fois que vous faites un concert, faites des invitations papier, par mail et aussi par téléphone ou fax aux programmateurs (mais aussi producteurs locaux) d’un rayon allant jusqu’à environ 100 km de votre lieu de concert. Prévoyez des places gratuites pour eux bien placées afin de les « chouchouter ». Notez bien sûr ceux qui viennent, réceptionnez-les à un endroit de la salle (au contrôle par exemple s’il y en a un) et donnez-leur toute la documentation et support audio (exceptée la fiche technique, c’est un peu prématuré).
À la fin du concert, attendez-les, s’ils souhaitent discuter, prenez du temps pour eux et écoutez leurs remarques toujours pertinentes. En revanche, s’ils ne souhaitent pas vous parler à la fin, ne leur sautez pas dessus, ils ont horreur de ça !
Les bons plans. VENDEE STUDIO MOBILE
— Il existe des super plans pour avoir 30 ou 40 bonnes dates. Il y a par exemple le Chaînon manquant (pour les groupes de musiques actuelles, il y a La Féduroc, mais j’y viendrai plus tard) qui, s’ils apprécient ce que vous faites, vous programmeront dans leur festival. J’explique le fonctionnement : c’est un festival destiné aux membres du réseau Chaînon (des salles sur toute la France). Pendant le festival vous faites des concerts sur deux ou trois jours et vous n’êtes écoutés que… par des programmateurs. Ils font leur marché ! et vous pouvez repartir avec pleins de dates bien payées dans de bonnes conditions techniques et d’accueil.
— Dans certains cas je conseille le festival Off d’Avignon : cette année, il y avait 700 spectacles présentés, l’affluence a été bonne par rapport à l’année dernière (forcément !) et certains groupes ou artistes ont tiré leur épingle du jeu. Mais attention, c’est une véritable jungle et surtout c’est cher !
— Les aides aux tournées de l’ADAMI : vous avez 5, 6 dates prévues et vous pouvez en avoir plus, mais les conditions financières ne sont pas acceptables. OK. Montez un dossier de subventions pour l’ADAMI avec vos dates déjà programmées et celles potentielles. L’ADAMI aide les jeunes groupes sur les tournées et fera un complément de budget. Mais attention : il faut avoir une licence d’entrepreneur et s’acquitter des 7 caisses (Congés spectacles, URSAFF…).
La production parisienne. VENDEE STUDIO MOBILE
Qu’est-ce que la production parisienne ? C’est le fait de se produire pour une ou plusieurs dates à Paris. Logique non ?
Avant toute chose, une prod à Paris coûte très cher, il faut donc avoir mis un peu de sous de côté pendant les tournées avant de s’y lancer.
À quoi ça sert ? Il faut bien comprendre que dans les milieux artistiques, le parisianisme est omniprésent : même si des villes se développent de plus en plus (Lyon, Toulouse, Marseille, Nantes…), Paris reste la référence et tous les professionnels de France s’y rendent régulièrement pour y voir des concerts et des spectacles et ainsi faire leur choix de programmation (je suis toujours dans l’optique des tournées). Ainsi, un groupe qui fait une prod » à Toulouse à moins de chance de faire venir des organisateurs de Lille, Brest, Strasbourg ou autres, alors qu’il est tout à fait « normal » que des programmateurs de Toulouse, de Nice ou de Blois fassent le déplacement jusqu’à Paris. Elle reste donc la référence, même si faire plusieurs prods dans différentes villes est un plus (mais forcément plus cher).
D’autre part, une production parisienne fait toujours très « sérieux » auprès des pros.
C’est donc un passage nécessaire et obligé pour tout développement de carrière et également pour monter de belles tournées.
Il est important de dire que le nombre de concerts est un facteur décisif : pour la location d’une salle, vous pouvez avoir au même prix une ou deux dates dans une grande salle ou une dizaine dans une petite. Bien sûr, comme je pars du principe que c’est un jeune groupe sans beaucoup de notoriété, louer une grande salle ne sert à rien d’une part parce que vous n’arriverez pas à la remplir (sauf d’amis, mais bon, je ne vois pas l’intérêt pour un développement pro) et d’autre part parce que cela se révélera vite être un gouffre financier.
Prenons l’exemple d’une petite salle d’une capacité d’accueil de 100 — 150 personnes, sur une semaine. Comptez un minimum de 450 €/jour pour sa location et multipliez par le nombre de concerts prévus.
Comme vous pouvez le constater, ça monte vite, et ces frais sont loin d’être les seuls à prévoir.
Maintenant que vous avez le lieu pour vous produire, il vous faut faire de la pub pour la remplir un minimum : une prod » parisienne sert aussi à se faire couvrir de manière plus médiatique (surtout la presse au départ, ne comptez pas trop sur le TV, bien que cela puisse arriver, surtout France 3, plus « open » que les autres) et à augmenter son public – enfin… quand ça marche bien !
Partez quand même du principe que vous serez déficitaire sur cette opération : même des artistes de renom (ou plutôt leur production) ne rentrent pas dans leur frais à Paris. C’est normal, ce n’est pas forcément le but (mais je m’égare, je m’égare, j’oublie que je parle de tournée et non de production).
Bref, votre salle est louée, vos tracts, affiches et pubs sont faits, il vous faut maintenant lancer les invitations aux programmateurs, mais cette fois-ci, sur la France entière (yahou !!) au maximum 1 mois avant la date de votre concert. Présélectionnez (toujours pour un petit groupe) les salles de jauges peu importantes (je pense à un maximum de 300 places) ainsi qu’à tous les festivals (et pas seulement aux petits, il y a plus de « découvertes » dans ces manifestations). Laissez passer une semaine et relancez à fond, à fond à fond avec tous les supports et moyens de communication possibles et imaginables. Suivez ensuite le même principe qu’énoncé précédemment au sujet des invitations en province.
Là, il faut que ça dépote, fixez-vous des objectifs : 10 programmateurs par soir minimum ou plus…
Mais ce n’est pas tout, si les programmateurs viennent et qu’il n’y a personne dans la salle c’est foutu pour qu’il vous achète un concert. Il faut leur prouver que vous avez un potentiel commercial, donc un public. Pour cela, les petits groupes (et même les grosses prod », comme par exemple Les Demoiselles de Rochefort qui tournaient à 1500 invitations par jour – quand même !) passent par des « remplisseurs » de salle, indispensables pour que l’ambiance et le remplissage soient assurés. Il y en a beaucoup sur Internet (Last Minute…), il y a Starter (qui s’appelle maintenant Tatouvu – et que je recommande), il y a l’armée de terre (eh oui…), et bien d’autres. Bien sûr, les remplisseurs lancent des invitations et elles ne vous rapportent rien !
Il existe peu de « remplisseurs » payants, mais ça existe (surtout par tarifs réduits).
Une fois votre prod » parisienne passée, faites une liste des programmateurs venus et relancez-les. Montez la tournée, battez-vous (il y a du monde sur la brèche !).
Mais attention, les prod » parisiennes restent un élément quasi obligatoire (il y a bien sûr toujours des exceptions, Marcel et son Orchestre par exemple a d’abord tourné très longtemps au niveau régional. On pourrait aussi citer l’excellent exemple de Tri Yann qui, depuis 3-4 ans font des productions parisiennes [l’année dernière au Casino de Paris]), mais c’est un enjeu financier important et qui ne garantit pas d’obtenir une tournée par la suite.
Nota : il est important de préciser que vous devez avoir une licence d’entrepreneur pour faire ça, comme pour toute production en province, d’ailleurs…
Pour finir petit exemple de coût pour un petit groupe (je suis passé à la production là, mais ça peut quand même vous intéresser) composé de 4 personnes dans une salle parisienne d’une jauge de 100 places (le Sentier des Halles par exemple) et pour 5 jours :
— Location de salles = 450 € par jour : 5 x 450 € = 2 250 €
— Salaires = minima sociaux : environ 80 € net + charges salariales et patronales = environ 160 € par personne et par jour. Soit un montant de 5x4x160 = 3 200 €
— Billetterie = 150 € environ
— Publicité = tract + affiches (partons sur 300 exemplaires 40×60) = environ 900 €
— Fabrication des invitations = on peut imaginer que les invitations seront faites « maison » et que les frais s’incluent dans les frais divers.
— Frais d’envoi = 1 000 invitations x 0,50 € = 500 €
— Frais divers (enveloppes, appels téléphoniques, etc.) = environ 10 % de la somme totale.
Montant Total = 7000 € + 10 % de frais divers = 7 700 €.
Je n’ai pas mis les assurances sur matériel, les impôts sur billetterie, les droits d’auteur s’il y en a, etc., etc.
Bien sûr, il y a toujours la possibilité de demander des subventions.
Les groupes dits de « musiques actuelles » (rock, pop, rap, musiques électro, raggae etc.).
Un petit historique d’abord : l’un des circuits de tournée pour ce genre de groupe est celui des SMAC : les Scènes de Musiques Actuelles. Il y a deux ans, suite aux bouleversements dans le financement gouvernemental de la culture, les SMAC ont vu leurs subventions baisser parfois de moitié, obligeant certaines d’entre elles à mettre la clé sous la porte. Mais heureusement, la musique actuelle est repartie de plus belle et les plus importantes, telles que La Laiterie à Strasbourg, reprennent du poil de la bête.
Concernant les musiques électros (que je connais moins), elles connaissent actuellement une phase de renouveau, notamment grâce à des événements comme les « Nuits électros de la Vilette » ou encore grâce à des « coups » médiatiques comme l’invitation de DJ’s célèbres au Ministère de la Culture. Néanmoins, elles restent relativement marginales par rapport au reste des programmations de salles, mais certains lieux se sont spécialisés et marchent bien. Mais je connais peu ce circuit, donc j’en resterai au rock, pop, reggae, salsa, etc.
Concernant les musiques « dites » métissées, nombre de clubs sont spécialisés dans cette musique et il n’est pas dur en général de s’y produire si tant est que vous fassiez de la qualité. En effet, les programmateurs sont en général assez calés musicalement avec de surcroît une grosse connaissance de ces musiques. Donc il faut vraiment proposer des concerts qui « tournent ». N’hésitez pas parfois à inclure des couples de danseurs (je pense à la Salsa notamment) qui peut être un argument de vente important. C’est encore un milieu assez ouvert qui donne la chance à de nombreux jeunes groupes. La méthode est la même ensuite : inviter des organisateurs programmant des genres similaires (qui se déplacent vraiment facilement) autour de 100 km du lieu du concert (ou si concert sur Paris, toute la France). Ne négligez pas les Festivals : depuis l’explosion des musiques afro-cubaines, nombre de festivals plus ou moins importants (comme les « Docks des Suds » à Marseille) se sont concentrés et se consacrent uniquement à ces genres musicaux. Il faut savoir que comme il leur coûte très cher de faire venir des artistes de « là-bas », les programmateurs de ces festivals ont de nombreuses soirées de disponibles pour de jeunes groupes, et il n’y en a pas tant que ça de qualité en France ! N’hésitez donc pas à contacter tous les festivals et à leur communiquer vos écoutes et autres documents cités précédemment.
Concernant le rock, la pop, etc. il est tout à fait possible de se faire programmer dans les structures déjà abordées plus haut (services culturels, scènes nationales et conventionnées, théâtre, salle des fêtes, etc.), mais il faut garder à l’esprit qu’à part la musique, ces structures doivent également proposer dans leur programmation du Théâtre, de la Danse, du Jeune Public, etc., etc. donc souvent les musiques actuelles se résument à des têtes d’affiche.
Tournez-vous donc de préférence vers les SMAC. Pour avoir une bonne liste, renseignez-vous auprès de la Fédurok (www.la-fedurok.org). Elles disposent d’un fichier de SMAC partenaires non négligeables. Ils programment aussi pas mal de tournées de musiques actuelles, donc je vous recommande de bien vous brancher avec eux.
Pour le reste, les méthodes sont les mêmes, avoir de la bonne documentations, invitation d’organisateurs lors de vos concerts, accueil puis relance, etc., etc.
Venons-en à l’aspect « administratif et juridique » pour les tournées :
il existe deux possibilités de se faire engager et donc deux types de contrats :
— les contrats de cession d’exploitation d’un spectacle vivant : l’organisateur achète un spectacle clé en main : c’est le producteur qui est l’employeur : il fait les DPAE, les salaires et cachets, les factures de frais de prod’, payent les assurances, etc., etc. (si vous êtes en autoprod » et que vous avez une licence d’entrepreneur, vous êtes le producteur donc l’employeur). C’est aujourd’hui le système le plus utilisé et le plus recherché par les organisateurs, car beaucoup plus simple et souple pour eux.
— le contrat d’engagement d’artistes : ce sont les organisateurs qui font les feuilles de payent et donc deviennent employeurs des artistes ou du groupe. De moins en moins utilisés, ces contrats existent encore notamment pour les festivals subventionnés par la SPEDIDAM qui demandent des contrats d’engagements.
Je vous conseille pour plus de facilité le contrat de cession.
Enfin, je terminerai par des exemples de conditions financières (en contrat de cession, car plus simple) pour des concerts.
Pour calculer le prix d’un concert, il vous faut connaître le tarif de chaque musicien et par concert. Les minimas sociaux sont à environ 78 euros nets et il n’y a pas de maximum. Soyez cependant raisonnables, il y a beaucoup de groupes et si vous êtes trop chers, l’organisateur prendra celui d’à côté. D’un autre côté, ne cassez pas le marché !
Donc exemple pour un groupe de 4 personnes payées aux minimas sociaux revient à (4×78 =) 312 euros.
N’oubliez pas les charges sociales : elles s’élèvent environ au double du net [précisément 1.8 pour les artistes et un peu plus de 2 pour les techniciens] ce qui nous donne (312 X 2 =) 624 euros.
Si vous êtes en autoprod » — toujours avec licence, s’entend — rajoutez une facture de frais de prod (pour pouvoir ensuite faire des documents promotionnels ou une prod » parisienne par exemple) : en général pour de jeunes groupes, elle est comprise entre 150 et 300 euros.
Donc vous avez un contrat de cession à : 624 + 300 = 924 euros.
Mais ce n’est pas tout !
Soit vous demandez à l’organisateur de vous fournir les déplacements, hébergements, repas si c’est un concert loin de chez vous, mais il lui faudra aussi fournir la technique (son et lumière).
Donc pour cet exemple, les conditions financières seront :
Contrat de cession : 924 euros HT + TVA 5,5 % (pour raisons de billetterie ouverte au public)
+ voyages : 4 aller-retour lieu de chez vous/lieu du concert (avec probablement la possibilité d’utiliser un seul véhicule pour tout le groupe)
+ hôtels : 4 singles (ou 2 twins) hôtel NN
+ repas : pour 4 personnes.
À fournir : technique, back line.
Vous avez aussi la possibilité de tout grouper dans le contrat de cession (déplacements, défraiements, hébergements et techniques). Faites des devis pour tout ça et incluez-les directement au contrat de cession.
Conclusion VENDEE STUDIO MOBILE
En guise de conclusion, je pense que vous avez constaté l’énorme travail de ce que l’on appelle le « booking » (faire des tournées). Et cet article n’aborde même pas le travail de la production (recherche de partenariats, budgets, recherche de salle, de technique, travail administratif : feuilles de paye, DPAE…), d’attaché de presse, de relations publiques, du disque…
C’est véritablement du travail à plein temps, et il faut bien penser à cela quand un groupe ou artiste décide de se lancer dans la grande aventure. Si vous choisissez la voie de l’autoprod’, vous allez rapidement comprendre que faire ce travail dit de « business » et faire de la musique (composition, travail de la scène et de l’instrument, etc.) sont quasiment incompatible en terme de planning, même si vous vous y mettez à plusieurs… d’autant plus qu’il faut un certain savoir-faire.
Une solution pratique pour un groupe ou artiste qui commence et disposant déjà d’un répertoire de morceau de prêt, est de trouver une — voire même plusieurs — personne qui se consacre à ce travail. Au départ, comme vous le savez sans doute, il est difficile de trouver un pro : je vous conseille donc de chercher dans votre entourage des personnes intéressées par ce milieu, débrouillardes, ayant un bon relationnel et un bon contact téléphonique, ayant le sourire en toute circonstance et face à n’importe quel interlocuteur, et qui en veulent !
Deux derniers conseils : VENDEE STUDIO MOBILE
— tenez un fichier contenant les coordonnées des personnes composant votre public (via des questionnaires papier par exemple à remplir avant ou après vos concerts) afin, ensuite, de leur envoyer des infos.
— notez tous vos contacts professionnels dans un carnet d’adresses et relancez-les souvent, même pour dire « bonjour »…
Il ne me reste plus qu’une chose à vous dire pour conclure : bon courage ! VENDEE STUDIO MOBILE